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Who care’s ?

Un nouvel intérêt pour les métiers du « care ». Votons pour des « soins infirmiers forts » et confirmons ainsi notre envie de revaloriser le personnel soignant en lui donnant de meilleures conditions de travail

Toutes les crises éveillent les populations à réfléchir sur de nouvelles thématiques différentes et poussent à la réflexion. Avec la crise actuelle liée au Covid-19, l’émergence d’un intérêt pour le personnel soignant se retrouve au premier plan, avec toutes les autres professions dites « indispensables ». On applaudit, on dit merci sur les réseaux sociaux, les pancartes et les drapeaux. Merci à celles et ceux qui sont au « front ».

Selon Dominique Méda, philosophe et sociologue française, « Ce sont les métiers les moins valorisés et les moins bien payés qui deviennent soudainement essentiels et dont on va découvrir le caractère presque vital. » Oui, vital. Puisque, parmi d’autres professions, le soin à l’être humain, fait partie des tâches qui relèvent du vital. Les professions d’importance systémique ne sont malheureusement mises en lumière que lors d’un ébranlement du dit système. C’est lorsque la vie revient au centre des préoccupations que l’on se souvient de qui en prend soin.

Les crises comme celle que nous vivons mettent en lumière les faiblesses d’un système de santé imparfait, ouvrant à nouveau la porte sur les conditions de travail précaires du personnel soignant. Mais de quelle manière la crise actuelle va-t-elle pouvoir revaloriser ce domaine d’activité ? Les cris des infirmiers et infirmières ne datent pas d’hier. Depuis des années, le personnel soignant demande plus de reconnaissance. De plus, selon l’Observatoire suisse de la santé (novembre 2016), 46% des infirmiers et des infirmières ont quitté la profession, ce qui en fait la branche la plus touchée des activités de la santé par les reconversions professionnelles.

L’initiative « pour des soins infirmiers forts » est actuellement débattue au parlement. Son texte vise principalement à :

  • Reconnaître les soins infirmiers comme un élément important des soins et les soutenir, mais également veiller à ce que chacun.e aie accès à des soins de qualité
  • Garantir un nombre suffisant d’infirmiers et d’infirmières diplomé.e.s afin de couvrir un besoin croissant tout en permettant au personnel d’être employé dans un domaine correspondant à sa formation et ses compétences
  • Atteindre une rémunération adéquate, des conditions de travail adaptées aux exigences de ce domaine et des possibilités de développement personnel

L’association suisse des infirmiers (ASI), en réponse à la crise du Covid-19, a demandé une mise œuvre immédiate de toutes les composantes du texte de l’initiative sur les soins infirmiers alors que le conseil fédéral l’avait rejeté en novembre 2019, proposant un contre-projet. À l’heure actuelle, le contre-projet proposé par le conseil fédéral et le parlement n’est pas suffisant pour assurer une réelle amélioration des conditions de travail des infirmier.ère.s. En réponse à la situation actuelle, nous sommes en mesure d’attendre un vrai soutien de la part de la population et que les éloges et applaudissements se transforment en actes concrets. En 2021, une votation populaire aura probablement lieu. Nous pourrons alors soutenir le personnel soignant. Plus concrètement.

Myriam Roth : Infirmière HES et Conseillère de ville, fraction les Verts

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