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Bien-être aquatique

Depuis la nuit des temps, l’eau a joué un rôle important dans les soins corporels, les soins thérapeutiques, les rituels religieux et spirituels. L’eau était, et l’est encore dans certaines cultures, un moyen de se purifier et de chasser les mauvais esprits. Voici un petit aperçu des bienfaits de l’eau – qu’elle soit froide, chaude ou sous forme de vapeur – sur notre corps, notre esprit et notre humeur de nos jours.

L’eau pour prendre soin de son corps

Lorsque les grecques et les romains se rendaient régulièrement aux bains tant pour leur hygiène corporelle que pour la convivialité des lieux, ils étaient sûrement loin d’imaginer tous les bienfaits que l’eau pouvait apporter. 

Un des précurseur des méthodes de prévention et de guérison par l’eau était Sebastian Kneipp (1821-1897). L’utilisation locale d’eau froide, à l’aide par exemple d’un pommeau de douche, de bains, de compresses ou de lavements, permet non seulement de décongestionner la zone traitée, mais aussi d’endurcir le corps et de renforcer les défenses immunitaires. Cette méthode permet entre autres de prévenir les refroidissements, de réduire la vulnérabilité au stress, de traiter divers problèmes liés aux troubles circulatoires, métaboliques ou menstruels, de traiter les maladies de l’appareil locomoteur et bien plus encore. Cette méthode douce a l’avantage de pouvoir se faire facilement chez soi.

Une autre méthode pour booster le système immunitaire: le sauna. En plus de nettoyer en profondeur la peau, le sauna a un effet positif sur notre métabolisme en stimulant la circulation sanguine, ce qui permet non seulement de bien irriguer les organes respiratoires, mais aussi de soulager les douleurs musculaires, les rhumatismes et l’arthrose. Il permet également d’apaiser les tensions, de calmer les nerfs, de réduire le stress et favorise ainsi la détente et le bien-être. En Finlande, pays du sauna par excellence, il existe même un mot pour « sauna d’accouchements » ? En effet, la détente des muscles et des nerfs faciliterait l’accouchement.

Retour dans notre région où le débarcadère de Cerlier (Erlach) accueille depuis janvier un Sauna flottant chauffé au bois. Jacqueline (57 ans) a eu l’occasion de le tester avec des amies : « Avant l’expérience j’étais un peu nerveuse, parce que je savais que l’eau froide du lac m’attendait. Mais se glisser dans une eau d’environ 5 °C a quelque chose de très vivifiant. Tu sens ton corps, ton énergie circuler et en sortant de l’eau, j’ai ressenti une certaine euphorie». Le groupe d’amies passera trois fois de la chaleur intense (70-80°C) à l’air froid ou l’eau froide, pour les plus courageuses. Cette expérience thermale a permis à Jacqueline de ressentir un profond sentiment de satisfaction ainsi qu’une certaine fierté d’avoir réussi ce challenge. 

L’eau froide comme moyen de régénération pour les athlètes

En plus des mesures essentielles de régénération comme le sommeil et l’alimentation, l’immersion en eau froide est également utilisée dans des programmes de régénération des sportives et sportifs d’élite. La durée de l’immersion d’une partie du corps (à 5-15°C) ou du corps entier (à 10-15°C) est choisie de manière individuelle: soit de manière ininterrompue entre 5-15 minutes, soit entrecoupée par de petites pauses. Cette méthode se pratique 2h après le sport et a comme effet de réduire les douleurs musculaires et les courbatures, sans perturber les effets de l’entraînement, notamment les entraînements d’endurance. 

L’eau pour prendre soin de son âme

L’eau est lun des plus vieux remèdes de l’humanité. Si autrefois elle était utilisée comme moyen pour combattre les mauvais esprits et les démons, elle est encore utilisée à l’heure actuelle comme moyen thérapeutique (cf. ci-dessus) ainsi que pour prendre soin de son être profond.

La méthode Wim Hof se base sur une technique respiratoire particulière combinée à une forme de méditation et de focus intense qui permet ensuite de se glisser dans une eau très froide et d’y rester un moment. La production accrue d’adrénaline par le corps permet de diminuer les hormones du stress. 

Mais diminuer l’hormone du stress est aussi possible sans préparation respiratoire et méditation au préalable. Le petit groupe surnommé “Cold Freaks”, composé de Agnès, Laurence et Sandra, se baigne 3 fois par semaine par toutes les températures dans le lac de Bienne, comme le font de plus en plus d’autres adeptes. Leurs récits permettent de comprendre ce qui les motive: 

Laurence : “Je trouve que ces baignades m’apportent une stabilité émotionnelle. Je n’ai plus eu ces creux de déprime dus au brouillard de novembre auxquels j’étais habituée”.
Agnès : “Lorsque l’on est à plat moralement, ça arrive aussi pour d’autres raisons que le brouillard, cela agit comme une sorte de soupape émotionnelle. Après la baignade, c’est comme si on avait déposé quelque chose au lac. On se sent plus légères et revigorées, motivées à démarrer la journée.” 
Laurence : “Quand je suis dans l’eau froide, après le coup de fouet du froid initial, je me sens comme faisant partie intégrale de l’immensité du lac, comme si je me fondais à l’élément. Après coup, l’effet agit comme un reset, je suis plus alignée avec moi-même.” 
Agnès : “Je me sens plus sensible aux différences du lac: s’il y a des vagues je me sens plus excitée, et au contraire plus calme quand c’est une mer d’huile.”
Laurence : ”On sent que l’énergie circule mieux après la baignade, ce n’est pas uniquement physique.”
Sandra : “Pour moi, après un break, je n’ai pas réussi à reprendre les bains car j’ai perdu l’habitude d’y aller, je vois cela comme une défaite. Cela me manque car je remarque que d’y aller régulièrement m’aidait à forger ma volonté, à affronter ce que je dois affronter tous les jours au travail, en famille, mes inquiétudes, … Aller dans l’eau froide du lac m’aidait à lâcher prise.”

Les baigneuses remarquent aussi que leur instinct s’est développé sensiblement par rapport au temps qu’elles passent dans l’eau. En effet, depuis peu, elles ont développé un thermomètre et un timer internes qui leur permettent de respecter instinctivement les mesures sécuritaires de base (nombre de minutes d’immersion par degrés de température de l’eau). Elles sont heureuses d’avoir enfin pris la décision de se jeter à l’eau avec ce qui est devenu maintenant un “must” dans leur hygiène de vie.

Une autre expérience intense, cette fois dans de l’eau plus tempérée, est proposée par le « Float » à Berne. Se laisser flotter dans une piscine à deux ou dans un caisson seul dans le noir et le silence total pendant 60 minutes. L’eau salée permet de faire disparaître la perception de la gravité. Cette pratique permet de vivre  un moment intense et profond avec soi-même, de retrouver les sensations intra-utérines et éventuellement faire face aux traumatismes liés à cette période de vie aquatique. La relaxation profonde et le lâcher prise avec son activité mentale permettent de ressentir la fusion de son corps tout entier avec l’eau. Le centre nerveux se met en pause, permettant d’accéder à son inconscient. C’est donc un moyen de rééquilibrer les systèmes sympathiques et parasympathiques. 

Agnès témoigne: “J’ai ressenti à chacune de mes visites, une immense détente et une légèreté incroyable, tout en ayant vécu des sensations puissantes de mémoires d’émotions en moi, sans que je flippe… J’y retourne à des moments de ma vie où je me sens en besoin de reconnexion avec moi-même, cela marche à chaque fois, je repars centrée et claire, douce et confiante. » 

Il est vrai que certaines de ces méthodes peuvent avoir le désavantage d’utiliser beaucoup d’eau et d’énergie et posent là un dilemme écologique. Il s’agit de trouver un équilibre entre le respect des ressources de la terre et le respect de ses propres besoins. Bien du plaisir à vous. 

Text:
Agnès Leonetti, D’origine franco-portugaise, vit à Bienne depuis 2004. Elle est active dans le domaine de la transition et est praticienne d’ accompagnement psycho émotionnel, de massage thérapeutique, d’analyse de pieds. Elle pratique aussi le métier de Doula. Elle co-organise le festival Biu en Vert et a co-créé les associations Graine de Vie et Habiter Autrement.

Nadine Bourban, animatrice socioculturelle de formation, et biennoise depuis 2018. Elle a grandi à Macolin, est une amoureuse de la nature et est active dans le domaine de la transition. Elle est l’initiatrice du Festival Biu en Vert et fait partie du comité de Vision 2035.

Photo: 
Janosch Szabo

Proposition de lieu / lecture / reportage:

  • Leau, mémoire de nos émotions, Masaru Emoto (G. Tredaniel, 2019)
  • Pour enfants: télécharger en PDF Le Message de lEaudans la langue de votre choix sur www.emotopeaceproject.net sous Picture Books
  • SRF, Puls Sendung Warmduschen ade! Fünf Gründe, doch noch mit dem Eisbaden anzufangen, 07.02.2022
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