Société Transition Urbanisme

La 2ème vieille ville, un projet utopique ?

La presse s’est fait l’écho d’un projet pour le site de l’Hôpital Beaumont. Stefan Rüber, Président des Vert.e.s.  Biel-Bienne partage les réflexions, les principes et les souhaits du groupe de travail des Vert.e.s autour de ce projet.

Quels sont les différents aspects et questions qui se posent autour de ce projet? 

La mise en œuvre de cette idée n’est pas encore très avancée et le débat ne fait que commencer. Mais en tout premier lieu, la Ville doit acheter le site de l’hôpital actuel après son déménagement. Si elle en est propriétaire, elle a son mot à dire sur son aménagement. Ensuite vous avez besoin de règles pour le développement ultérieur. L’idée est qu’il y ait le moins de règles possible. Une vieille ville se développe au fil du temps et en fonction des besoins des usagers.   

Comment vois-tu l’utilisation de ces espaces gigantesques?

Pourquoi l’appelle-t-on « la 2ème vieille ville de Bienne » ce n’est pas parce qu’elle est ancienne, elle ne date pas du moyen-âge, mais parce que cela se réfère au processus d’utilisation. Cela signifie que c’est l’utilisation qui va guider le développement au fur et à mesure et ce n’est pas un projet qui va le déterminer pour les 50 prochaine années. Ainsi, ce sont les utilisateurs futurs qui vont définir le développement du site.

Vous voulez que cet espace soit mis en utilisation intermédiaire? 

Exactement! Ce ne sera ni le Conseil municipal, ni le Conseil de Ville qui déciderons comment cet espace sera utilisé à l’avenir. Ce seront les gens, avec leurs besoins différents, qui y installeront des activités via une utilisation intermédiaire. Ainsi, avec le temps le site se développera. 

Quels seraient selon vous les besoins principaux à couvrir?

Il me semble évident qu’il faudra avoir des logements, les gens pourront habiter là-haut. Pour moi, c’est très clair. Ensuite tout dépend de ce que l’on peut faire avec le bâtiment tel qu’il est. Par exemple la gastronomie ne peut pas manquer dans un tel quartier, il faut des commerces. Il peut y avoir des personnes qui souhaitent installer des ateliers, une crèche me semble indispensable et pourquoi pas un fitness, ou encore un espace de coworking. Il faut les services de base et les utilisateurs décideront de ce qu’ils veulent. C’est le principe de l’utilisation intermédiaire. Les « entrepreneurs » doivent pouvoir facilement essayer, voir si leur projet fonctionne, sans risques financiers majeures. 

Ce projet doit être écologiquement inattaquable. Quels sont les défis du point de vue de l’écologie?

Un des principes que nous défendons est qu’il ne faut pas détruire ce qui a été construit.  Il y a beaucoup d’énergie grise dans ces bâtiments, donc les détruire pour construire à nouveau, n’est écologiquement pas optimal. C’est un des principes que nous défendons, garder les bâtiments là où ils font sens et c’est possible. D’autre part, il faut, comme partout produire de l’énergie, et on peut constater qu’il y a de bonnes possibilités pour le photovoltaïque sur les toits et sur les façades. Au niveau de la mobilité, l’arrêt Hôpital du Funi Evilard est à 100 mètres et il y a également 2 lignes de bus. On prévoit une diminution du trafic motorisé, car il n’y aura plus les places de travail de l’hôpital, qui est un gros employeur. L’assainissement des bâtiments se fera en fonction des utilisations. 

Pour avoir une chance, ce projet doit devenir populaire, comment pensez-vous le rendre populaire? Avez-vous cherché des alliances?

Nous n’avons pas encore d’alliances très concrètes, ni de Marketing. Il y a eu jusqu’à présent quelques articles dans les médias et le discours politique manque encore. Nous avons déposé un postulat au Conseil de ville pour savoir ce que pense ou prévoit le Conseil municipal, la réponse viendra en mars 2024 probablement. L’expérience nous montre que les grands projets ont toujours davantage de peine de passer, tant devant le parlement que devant la population, d’où l’intérêt de notre concept. Une autre raison est peut-être que les biennoise et biennoises souhaitent participer, mais ça n’est pas simple. L’idée de laisser faire les gens, de leur donner l’opportunité de faire des expériences est attirante et peut rendre ce projet populaire. Trouver des alliés en dehors de parlement sera la prochaine étape. Et nous attendons ce qui diront les parlementaires sur notre idée lors de la réponse au postulat. Pour un tel projet, il faut tisser des alliances larges c’est clair.

Interview:
Claire Magnin

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