L’automne passé, j’ai participé aux Conversations carbone des Artisans de la Transition. Au terme d’une des réunions, on m’a prêté un amphiro a1, un appareil qui se branche directement au tuyau de douche et calcule la consommation d’eau au cours bah… d’une douche. L’appareil, qui fonctionne sans pile, affiche en temps réel la quantité d’eau écoulée, sa température ainsi que l’énergie consommée. En prime, il affiche un ours polaire sur une banquise qui fond au fur et à mesure. Je ne vous dit pas l’angoisse
Bilan de ma première douche sous l’oeil inquiet du plantigrade en voie d’extinction ? Moins de trois minutes (à vue de nez, il n’y a pas de chronomètre sur ce modèle), 25 litres (peut faire mieux) à environ 38 °C pour un total de… (roulement de tambours) 800 watt-heure ! Peut-être que ça ne vous parle pas beaucoup (à moi non plus, d’ailleurs), alors tentons une comparaison : je fais de l’aviron cinq fois par semaine et, comme il fait déjà nuit à 17h30 en cette saison, nous nous entraînons en salle sur des ergomètres (les fameux « rameurs » de votre salle de gym préférée). Lors d’un entraînement « long », à un rythme d’endurance, je produit entre 200 et 220 watts sur la machine. Alors certes, je ne suis pas un monstre de muscles, mais c’est déjà pas mal. Eh bien pour chauffer les 25 litres de ma douche de 3 minutes à 38 °C, il me faudrait ramer pendant… presque 4 heures !
800 Wh, c’est aussi l’énergie produite par un cycliste du Tour de France sur une étape de trois heures et demie (avec l’aide de quelques seringues quand même).
Conclusion ? Changer ses ampoules à incandescence pour des LEDs et couper l’eau quand on se brosse les dents, c’est bien. Mais si nous voulons vraiment faire une différence, raccourcir nos douches (ou nous doucher à l’eau froide !) est bien plus efficace !
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