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La Mädchenhaus Bienne, c’est un espace pour souffler puis aller de l’avant

L’association Mädchenhaus des Filles Biel-Bienne a ouvert en mai une structure d’accueil pour les jeunes femmes victimes de violence. Ce projet pilote est prévu sur une période de 6 mois, mais pourra être prolongé au moins jusqu’à fin décembre. Bilan à mi-parcours.

Le projet pilote de structure d’hébergement de crise à Bienne a une capacité d’accueil de trois lits et est adressé aux jeunes femmes de 18 à 20 ans victimes de violences. L’emplacement de la Mädchenhaus Bienne est toutefois gardé secret afin de garantir la sécurité de ces dernières, qu’elles soient menacées et maltraitées dans leur famille, leur milieu social ou leur relation de couple.

Un accompagnement intensif

L’équipe d’encadrement de la Mädchenhaus est essentiellement formée de professionnelles du milieu socio-éducatif. Elle accompagne les filles dans leur quotidien tout au long de leur séjour et les soutiennent également au niveau administratif afin d’entreprendre des démarches pour trouver un logement, un emploi ou les mettre en contact avec d’autres instances d’aides pour des démarches d’ordre juridique par exemple. C’est en cela que la Mädchenhaus se différencie des structures d’accueil pour les femmes. « L’expérience montre que ces jeunes femmes sont majeures mais pas forcément adultes et ont en ce sens besoin d’un encadrement intensif, insiste Claire Magnin co-présidente de la Mädchenhaus Biel-Bienne. Les maisons pour femmes sont davantage axées sur les séparations, divorces ou violences conjugales que sur l’intégration sociale et l’entrée dans le monde du travail. » Une collaboratrice à la Mädchenhaus souligne quant à elle l’importance de l’existence d’une telle structure qui permet à ces jeunes femmes de « souffler, puis aller de l’avant ». « L’arrivée à la Mädchenhaus est souvent un moment difficile, témoigne-t-elle. Nous devons nous montrer disponibles et à l’écoute tout en leur laissant de l’espace pour se reposer, se reconstruire, puis reprendre leur vie en main. Nous allons à leur rythme ». Si la durée de séjour est limitée à trois mois, ce temps s’est révélé suffisant pour permettre aux jeunes femmes de gagner en autonomie d’après l’expérience de cette dernière.

Le projet a peiné à démarrer le premier mois, mais a affiché complet le suivant. « Malgré le travail de communication effectué auprès de plusieurs institutions, il a été difficile, au début, de se faire connaître », relate Claire Magnin. La Mädchenhaus Bienne a accueilli jusqu’alors quatre filles et d’autres demandes sont en attente.

 

Manque de structures en Suisse

En Suisse, il existe une seule structure spécialisée dans l’accueil de jeunes femmes de 14 à 20 ans victimes de violence à Zurich. C’est pourquoi l’association Mädchenhaus des Filles Biel-Bienne œuvre depuis plusieurs années à l’ouverture d’une structure similaire à Bienne adressée aussi bien aux jeunes femmes du canton de Berne et cantons limitrophes qu’à celles de Suisse romande qui n’ont aujourd’hui accès à aucune structure spécialisée. Le projet initial était également prévu pour des jeunes filles de 14 à 20 ans. Toutefois, cela nécessite une autorisation du Canton, un processus qui prend du temps. Ayant réussi à récolter la somme nécessaire pour un projet pilote de 6 mois (CHF 185’000), notamment à l’aide de financement participatif, l’association a finalement décidé de tout de même lancer ce projet pilote, afin de créer une impulsion vers une Mädchenhaus Bienne accessible aux mineures. Elle entend donc entrer en discussion avec le Canton pour une demande de soutien afin que ces efforts n’aient pas été vains. « Le nombre de places d’accueil d’urgence pour ces jeunes femmes en détresse n’est clairement pas suffisant en Suisse, critique Claire Magnin. De plus, la pérennisation d’une structure comme la Mädchenhaus Bienne permettrait de concrétiser l’application de la convention européenne sur la protection et la lutte contre les violences faite aux femmes et la violence domestique ratifiée par la Suisse. »

Après des études en ethnologie et géographie et réalisé de nombreux stages dans le domaine du journalisme, Marisol Hofmann a décidé d`en faire son métier. Elle a obtenu son diplôme de master en journalisme et communication à l`Université de Neuchâtel

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