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Devinette – Qui suis-je?

« Qui suis-je ? », demande notre auteur, et après avoir exposé l’ensemble du problème, esquisse une solution qui pourra être discutée. C’est tout ce que nous pouvons révéler à ce stade. Alors : au jeu des devinettes.

Indices

Je suis jugé coresponsable d’énormes pertes financières,
engendrées à la société, et ponctionnées sur les Impôts des contribuables.

La loi m’inflige une dette, qui régulièrement est revue à la hausse,
car des millions de personnes veulent me faire payer mon incompétence.

Je suis restreint à vivre avec un strict minimum,
sous surveillance de toutes éventuelles rentrées financières qui me sont
automatiquement retirées.

Je suis devenu un individu contrôlé très strictement,
devant me justifier et rendre des comptes tant sur le plan
professionnel que privé.

Je dois bénéficier d’autorisations spéciales pour quitter mon domicile,
cela pour toutes périodes supérieures à 48 heures.

J’ai perdu mon droit à la protection de données tenues
sous secret professionnel,
où des renseignements personnels peuvent être obtenus sans ma procuration.

Une société d’inspection spéciale à même été mise sur pied,
autorisée à enquêter sur ma situation à tout moment.

Menacé de sanctions, la loi peut même me retirer le droit à la dignité,
inscrit dans le droit constitutionnel suisse,
cela si un écart à des règles strictes est constaté.

Ma propre responsabilité est par déduction jugée très sérieuse,
car les oppressions matérielles et psychologies mentionnées sont,
elles, très sérieuses.

Réponse

Non, je ne suis pas un criminel.

Je suis même un être inconnu et honnête, mais traité comme plusieurs centaines de milliers en Suisse, car je n’ai pas réussi à retrouver un emploi après une période de chômage, et d’où par nécessité pour juste survivre, je bénéficie de l’aide sociale, mais aussi de toutes les discriminations qui en découlent.

Informations complémentaires

Places de travail limitées

Les méthodes de contrôle oppressives, ainsi que les mesures d’insertion professionnelle, qui varient selon les villes et cantons, renforcent toujours l’idée mensongère que l’incompétence des assistés est la cause des dépenses de l’aide sociale. Alors que pour toute personne qui sait compter, les places de travail existantes sont à l’évidence limitées. Sauf exception, la preuve en est que toutes les places de travail libérées ou crées sont rapidement occupées et que toujours des centaines de milliers d’individus sont sans emploi.

Env. 250 000 chômeurs *
Env. 260 000 bénéficiaires de l’aide sociale *
? personnes vivant avec moins que le minimum vital.
? personnes SDF (sans domicile fixe).

Proportionnellement à la population active évaluée à 5.1 millions *,
le taux des personnes mentionnées ci-dessus est supérieur à 10 %,
et s’élève donc dans certaines villes à plus de 20 %.

Propre responsabilité relative

Je ne rejette en rien ma propre responsabilité de me retrouver sans emploi, mais également à celui qui ne réussit pas à s’asseoir au fameux jeu d’enfants de la chaise musicale. Toutefois, compte tenu des places de travail limitées, je ne peux supporter que l’on s’obstine à me rendre responsable de la chaise manquante, et cela quel qu’en soit les arguments prétextés.

Argument 1 : Abus de certains

L’argument principal d’appliquer une politique oppressive au sein des services sociaux est l’abus de certains individus recevant des prestations dont ils n’ont pas besoin. Toutefois, jusqu’à preuve du contraire, il ne semble pas y avoir un taux d’individus profiteurs plus important chez les personnes sans emploi que dans n’importe quel autre milieu social ou professionnel. Pourtant, il semble tout normal et justifié, d’appliquer aux bénéficiaires de l’aide sociale, humiliations et discriminations, affectant ainsi une globalité d’individus honnêtes.

Argument 2 : Economies

Selon l’OFS*, l’ensemble des dépenses consacrées à l’aide sociale, infrastructure et employés inclus, représente moins de 1,5 % des dépenses sociales globales. Sachant cela, il me semble d’autant plus ahurissant de vouloir faire des économies sur le dos des bénéficiaires de l’aide sociale, ceux pour qui s’habiller, se soigner et se nourrir suffisamment, est dans le meilleur des cas, à la limite du possible. De plus, il n’est pas à négliger, que la totalité des dépenses faites aux bénéficiaires de l’aide sociale, sont par les bénéficiaires eux-mêmes, redistribuées chaque mois auprès des entreprises, magasins et commerces locaux, et qu’elles sont donc comme bien d’autres, sans pertes pour l’économie du pays.

Argument 3 : Eviter de léser des travailleurs

Un autre argument pour serrer la ceinture des bénéficiaires de l’aide sociale au strict minimum vital, est d’éviter au maximum qu’un travailleur mal payé se sente comparativement lésé. Mais dans un monde où les bienfaits de l’automatisation remplacent les postes de travail lucratifs, et où sans aucune limite des milliards sont autorisés à être bénéficiés individuellement, il serait peut-être plus approprié pour tendre à un minimum d’équilibre et de « répartie «, d’établir enfin un salaire minimum, et de pouvoir ainsi concéder aux bénéficiaires de l’aide sociale un petit lâché de lest. Car pour l’instant la réalité est que les 250 000 bénéficiaires de l’aide sociale, sont par leur reçu correspondant au minimum vital, tenus le nez hors de l’eau, mais maintenus fermement et en tous sens à cette limite.

Solidarité collective avec dette à vie

Les chômeurs, réfugiés, retraités et invalides méritent aussi de vivre dignement. Bien heureusement dans notre pays, pour subvenir à leurs besoins vitaux, tous bénéficient de financements inclus dans les dépenses sociales globales, par le biais d’impôts, d’assurances ou autre, ce qui est toujours une forme de solidarité collective. Mais pour les bénéficiaires de l’aide sociale, cette solidarité collective est à payer par une politique très oppressive, au point ahurissant que les sommes qui leur sont octroyées pour leur survie, représentent dans la grande majorité des cantons une dette à vie, soit une dette à vie pour celui qui peine déjà à remplir son frigo.

Durcissement des sanctions

Pour les bénéficiaires de l’aide sociale qui donc vivent avec le minimum vital, il est notamment dans le canton de Bern, strictement interdit de bénéficier du gain d’un petit travail, car pour déduction des prestations, même un cadeau tel qu’une paire de souliers pour passer l’hiver, est à indiquer. Et avec le renforcement du code pénal suisse du 1er octobre 2016, si un simple cadeau est remarqué comme non déclaré, le service social se doit obligatoirement de déposer une plainte auprès du ministère public, et que la condamnation incombe donc systématiquement aux tribunaux.

Perdre le droit à la dignité

Le droit à la dignité humaine, est un droit fondamental inscrit dans le droit constitutionnel suisse, établi pour que chaque citoyen puisse notamment bénéficier d’un minimum vital matériel. Pourtant, autant essentiel qu’il soit, ce droit à la dignité, peut être abrogé, supprimé au bénéficiaire de l’aide sociale, si celui-ci ne répond pas soumis aux aberrances administratives. Car le bénéficiaire de l’aide social, peut véritablement au moindre désaccord ou à la moindre mésentente, perdre son Droit à recevoir le minimum vital.

Atteinte à la personne

Selon l’OFS*, une durée prolongée de chômage peut, par effet d’un appauvrissement ou d’une exclusion sociale, avoir une incidence sur la santé. Alors il va de soi, qu’en plus d’un appauvrissement réduit au minimum vital et d’une exclusion sociale, subir d’humiliantes oppressions sous la menace de pouvoir en perdre son Droit à vivre avec dignité, peut d’autant plus porter atteinte à la personne, et même l’en affecter sévèrement, tant sur le plan psychique que physique.

Casquettes bien vissées

Face à une politique où la dignité de celui qui bénéficie de l’aide sociale est toujours plus compromise, il pourrait être justifié de crier sur une assistante sociale, qui comme aveuglée par la casquette de son précieux emploi, se permet d’appliquer de très violentes discriminations, en se justifiant être conforme aux directives de ses supérieurs hiérarchiques. Mais surtout, rien de cela n’est à faire, car les conséquences seraient promises plus contraignantes encore, et que les assistantes font toutefois souvent de leur mieux.

Politiciens bien intentionnés

Et à propos de ceux qui peut-être dorment de confort en pensant et en soulignant grassement, qu’il faut appliquer, voir même endurcir, une politique oppressive envers les bénéficiaires de l’aide sociale. S’ils ne sont pas des êtres ignobles, c’est qu’ils n’ont vraiment pas conscience des souffrances de celles et ceux qui en supportent les conséquences. Car pour survivre, les bénéficiaires de l’aide sociale qui subissent les coups d’humiliantes discriminations, sont comme sur un fil, maintenus sous une menace sérieuse, celle qu’un moindre faux pas, peut véritablement les faire tomber au plus profond de la précarité, là où le fondamental droit à la dignité humaine, n’existe simplement plus.

Injustices autorisées

Ces injustices sont appliquées, et même autorisées par un processus peu commode mais bien rôdé. Car chaque personne faisant appel à l’aide sociale, est d’entrée soumise à la condition de signer un accord de consentement. Concrètement, à celui qui est dans l’urgence matérielle vitale, et qui souvent en est déjà plongé dans une honte silencieuse, lui est offert par les services de l’aide sociale, un choix simple et radical :

  • A. Accepter une aide matérielle qui garantit le minimum vital, mais en se résignant sans condition, à signer un contrat dont les clauses incluent d’accepter de subir sous différentes formes, diffamations, humiliations et discriminations.
  • B. Renoncer à son droit à la dignité, au risque d’en perdre son domicile et son frigo.

Et le comble est que cette pratique violente et lourde de conséquences, mais si bien tissée d’arguments, et enrobée de politesse, se présente même comme être juste, appropriée et anodine. Pourtant nulle personne honnête, tout âge et milieu social confondus, n’estimerait justifiable à y être personnellement soumis, et cela quels qu’en soient les arguments.

Se résigner à l’indignation

Sous tant d’indignations maintenues par un système administratif étatisé, il semble bien difficile pour un pauvre et démuni de s’en défendre à forces égales. Subjugué, je me demande combien, parmi les 250 000 êtres qui bénéficient de l’aide sociale, finissent par se résigner à vivre sans plus agir, en silence et dans l’ombre d’une peur grandissante ? Et combien sont-ils encore, à avoir déjà perdu leur droit à la dignité, soit, d’avoir sous l’effet de discriminations, tout perdu, réduit à une vie sans même de toit ? Et je n’ose presque pas me demander, combien d’êtres honnêtes, victimes sous tant d’indignations, sont-ils déjà tombés à sombrer plus bas encore ?

Conclusion

Vu que notre marché de l’emploi ne réussit pas à couvrir les besoins de tous, et que personne n’en est plus responsable que quiconque, il serait temps d’épargner violence à ceux qui en sont déjà victime. Sans oublier que libérés du regard social au jugement diffamatoire, ce sont des êtres par grands nombres, qui hors de l’ombre, seraient certes bien mieux disposés à vivre avec plus d’enthousiasme, pour oeuvrer par simple dévouement au bien d’autrui, dans leurs environnements proches ou lointain, et donc communément aussi pour le bien de l’ensemble de la collectivité.

Mais sans même tenir compte de ce fait, si juste par bon sens, nous souhaitons vivre ensemble dans un pays où le fondamental droit à la dignité soit respecté pour tous, et que la misère quelle qu’elle soit, puisse dans la mesure du possible, être épargnée par la beauté de la solidarité collective, il est urgent d’accorder aux bénéficiaires de l’aide sociale un véritable respect. Car de violentes oppressions sans cesse endurcies, fondées d’arguments erronés, et portant véritablement préjudice à la personne, morale, psychique, et parfois même physique, pourraient chaque année, être épargnées à des centaines de milliers d’individus respectables.

Et au sein de notre pays qui est considéré être l’un des plus riche au monde, l’ampleur négative de l’oppression sociale actuelle est non seulement époustouflante, mais inacceptable. Car il s’agit d’environ 250.000 bénéficiaires de l’aide sociale qui en subissent directement les conséquences. Car il s’agit de chômeurs et de travailleurs qui craignent à devoir mettre eux aussi, un jour et par nécessité, pieds dans cet abîme social violent et dégradant. Car il s›agit encore et au comble de tout, d’êtres humains toujours plus nombreux, victimes et exclus de notre système social oppressif et indigne, abandonnés tels de tristes chiens, au point d’errer avec pour seul refuge que la misère de la rue.

Espoir

Mais comment garder espoir, comment changer le regard de mon assistante sociale, comment changer les objectifs économiques de ses supérieurs hiérarchiques ? Et donc, comment changer les fondements même de notre système social, sachant que ses non-sens découlent de la focalisation des tâches de chacun, totalement dissociées de deux évidences très importantes, celle que les places de travail sont limitées, et celle que toutes les ressources financières sociales dépendent de la solidarité collective ?

Décrite ci-dessous, une solution simple et même économique est possible !

Une caisse unie

Réalisation simple

Créer une caisse centrale, uniquement pour la gestion financière des ressources et des dépenses de 5 caisses sociales :

  • Assurance chômage
  • Assurance invalidité
  • Aide sociales
  • Retraite
  • Caisse de compensation

Vue d’ensemble objective.

Pour enfin intégrer administrativement l’aspect que toutes les dépenses sociales proviennent de la solidarité collective, et qu’il est vain de reporter les dépenses d’une caisse sur celle d’une voisine. Et permettre ainsi une gestion plus simple et beaucoup plus économique, mais aussi plus constructive et plus humaine.

Avantages considérables pour tous.

1. Grandes économies.

Les économies faites seraient considérables, de par une simple centralisation, mais aussi parce que les coûts énormes de ces petites guerres, faites au sein des caisses, de pressions et d›oppressions, d’analyses controversées ou lacunaires, par des procédures administratives, médicales, et juridiques, parfois interminables, seraient souvent évités.

2. Solidarité et dignité.

Créer pour tous un terrain et un climat social plus uni, plus humain, car de très injustes pressions, oppressions et discriminations faites par de nombreuses caisses, telles que celles représentées par la « Devinette », seraient chaque jour évitées à des centaines de milliers d’individus. Et de plus, cela favoriserait fortement le sentiment de dignité à tous, dans l’ensemble de la collectivité, personnes sans emploi et travailleurs unis :

200 000 au chômage
250 000 à l’aide sociale
250 000 à l’assurance invalidité
1 500 000 à la retraite
5 000 000 de travailleurs, dont certains vivent au-dessous du minimum vital,
dont la plupart sont tenus en haleine de tomber dans la tourmente d’une prestation sociale opprimante et discriminante, et dont tous en subissent des coûts inutiles.

Ultime conclusion

Pour demain.

Les pronostics tant démographiques qu’économiques du développement confirment tous que le nombre des retraités et des personnes touchées par le sans-emploi va, ces prochaines années, considérablement augmenter.

Mais sans même tenir compte de ce fait, il n’y a pas lieu d’attendre à s’entêter, à se juger, à oppresser, à opprimer, à discriminer, à se séparer les uns des autres, à nous réduire plus bas de stress et de peurs dans un monde où nous avons tous ce besoin de dignité.

Alors, il est juste à nous de choisir, pour moi, pour vous, pour nous, pour nos enfants, et peut-être même pour de nombreuses générations futures, et cela pour la dignité pour tous, avec compassion, au sein des pauvres, comme au sein des ultra-riches.

Agir, maintenant !

Car l’évidence ne peut plus être trompée.
Car le cœur ne peut avoir que bonne conscience.
Car la solidarité ne doit plus être que brillance superficielle.
Car il est temps de créer demain tel que nous le souhaitons aujourd’hui.
Car si une détermination ne peut aider qu’un être humain, elle en vaut déjà la peine.

Antoine Glauser est artisan bijoutier-joaillier de formation, et créateur et dans différents domaines artistiques, notamment en peinture, sculpture, mosaïque et maquette d’architecture.
Après avoir durant près de 7 années, tant bénéficié que subit l‘aide sociale, il en est actuellement libéré.

Voici la Devinette
en version PDF pour le Download

Devinette sur Facebook

Toute personne qui souhaite commenter l‘idée «une caisse unie» d‘Antoine Glauser ou faire un commentaire sur l‘article peut le faire sur la page Facebook spécialement créée à cet effet.

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