Une petite balade au nouveau musée de Bienne et son exposition sur l’eau. Et quelques réflexions qui espérons-le donneront envie d’y faire un tour.
Les musées nous restituent une partie de notre histoire collective. L’exposition sur l’eau à Bienne et dans sa région ne fait pas exception. C’est un plongeon dans la relation, au travers des siècles, entre les habitants de Bienne et leur eau, sous toutes ses formes, rivières, sources, lac. Avec les interrogations et les énigmes non résolues. Par exemple, les romains se sont-ils durablement installés à Bienne ? Et ce bout de bois est-ce une lame de tisserand ou une jauge à filet de pêche?
L’histoire raconte la découverte des nombreuses sources qui ont permis l’installation de populations dès le néolithique ainsi que les cours d’eau et le lac qui ont favorisé leurs échanges.
C’est aussi l’histoire des conflits entre l’eau sauvage qui inonde toute la région au moyen-âge, causant désolation et famines et les humains menant la bataille pour pacifier cet élément indispensable. Et avec succès, mais bien plus tard, avec les deux corrections des eaux du Jura. Bienne sous les eaux, ce n’est pas nouveau.
C’est aussi l’histoire des hommes sur pilotis, qui ont nourri l’imagination de milliers d’écoliers, les mal-nommés lacustres. Mais ici elle emprunte l’histoire de la pêche au travers des siècles et les moyens d’éviter les conflits d’usage au moyen-âge entre les différentes communautés, avec les premières ordonnances médiévales de pêche sur le Lac de Bienne en 1401
C’est aussi l’histoire de l’alliance entre l’eau et les humains : source d’énergie, elle fait tourner les roues des moulins, elle permet le tannage des peaux, la première industrialisation avec les tréfileries, le premier développement de l’horlogerie et toujours l’emblème de la ville de Bienne, OMEGA.
Les humains ont de tout temps tenté de domestiquer l’eau. Ils l’ont canalisée, bétonné son lit, modifié son parcours, ensevelie sous les rues, et Bienne ne déroge pas à la règle. Avec parfois un retour en arrière comme on peut le constater avec la renaturation des berges de la Suze…
Et le lac ? Bienne et son lac ? La ville s’en rapproche tardivement avec l’essor de l’industrialisation. Mais comme l’eau vive, il peut être meurtrier, faire chavirer les bateaux et noyer les voyageurs, ce que nous avons oublié aujourd’hui. Mais il nous reste la plage de Bienne, qui fait aussi partie de l’histoire…
Saviez-vous que les huguenots fuyant la France à la révocation de l’édit de Nantes passaient par le Seeland pour se rendre dans les territoires réformés du nord ? Saviez-vous que les bains publics étaient aussi considérés comme des lieux de libertinage ? Que Bienne était alimentée en eau potable à partir de ses sources, alors qu’aujourd’hui ce sont les eaux du lac qui nous désaltèrent ?
Pour répondre aux multiples questions que l’on peut se poser sur l’histoire de l’eau à Bienne, le Nouveau musée de Bienne apporte des réponses, qui elles renforcent notre attachement à cette ville et la connaissance de sa longue trajectoire.
Une exposition à aller voir absolument !
«Bienne et l’eau»...
...est le premier des nouveaux îlots thématiques élaborés par le NMB à partir de ses collections d’histoire, d’art et d’archéologie. Ouvert de mardi à dimanche de 11 à 17 h.