Une ZAD en Suisse ! Et depuis plusieurs mois ! Une résistance plurielle, inventive, déterminée et au froid. Les activistes forcent l’admiration et méritent notre soutien. Depuis octobre dernier, la colline du Mormont dans le canton de Vaud est occupée par les activistes du Collectif des Orchidées, qui y font vivre une « Zone A Défendre », ou ZAD. Il s’agit, par leur présence physique, d’empêcher l’agrandissement de la carrière de l’entreprise internationale de cimenterie LafargeHolcim. Les zadistes s’opposent à cette entreprise pour plusieurs raisons : Très concrètement, la colline en question comprend une biodiversité exceptionnelle, figure à l’inventaire fédéral des paysages et abrite notamment des orchidées sauvages rares. Elle est aussi un site archéologique classé au patrimoine européen. Et, réagir politiquement face à la multinationale LafargeHolcim permet de rappeler que la production de ciment est l’industrie qui émet le plus de CO2 en Suisse et que cette entreprise participe donc grandement au réchauffement climatique.
Read moreSérie : Nr. 35 - 2021/3
Désobéissance civile : faire bouger les lignes
Laila Batou est avocate au barreau de Genève et a défendu les activistes du climat lors des procès de Lausanne et de Genève. Nous avons voulu savoir quelle stratégie de défense a été développée lors de ces procès, quels arguments et quels espaces offre la loi pour légitimer des actions de désobéissance civile. Rencontrer Laila Batou a été pour nous impressionnant : convaincue de la justesse de la cause que défendent les activistes, elle s’est engagée durant un an pour construire la défense de ses clients et ceci gratuitement tout en étant très professionnelle, préparant la défense dans les moindres détails. Et cela c’est déjà une bataille gagnée. Sur quels textes juridiques avez-vous basé la défense des activistes du climat ? Laila Batou : le premier texte sur lequel nous avons basé notre défense est le code pénal suisse et le principe de l’état de nécessité. Le raisonnement est analogue à celui qui
Read moreActiviste politique qui est-tu?
Tentative de définition d’un mot soudainement omniprésent. Si le terme d’activiste politique en France apparaît autour de la guerre d’Algérie, son utilisation actuelle fait davantage référence au terme anglais activist, transformant ainsi un mot bien latin en anglicisme. Alors, localement, c’est à dire chez nous, que veut dire ou plutôt, que veut faire l’activiste ? L’activiste justement est… actif. Iel agit. Et rarement seul-e. Ielles privilé-gient les actions directes pour remettre en question l’ordre établi et dominant. En agissant souvent de façon illégale, ielles questionnent ainsi la légitimité des lois et régimes politiques en vigueur dans une région, un pays, voir dans le monde entier. Le Grand Robert se contente d’ajouter : Par extension : « Défenseur actif d’une cause. Les activistes de l’écologie. — Ex-trémiste (spécialement, en parlant des membres d’organisations d’extrême-droite). » L’actuel-le « activiste » se réfère au terme français de « militant-e ». Un-e militant-e lutte
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