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Victoire pour Guillermo Fernandez!

Après 39 jours de jeûne, le but initial du gréviste Guillermo Fernandez a été atteint. La rencontre entre les scientifiques suisses du GIEC avec les élu.es est agendée pour le 2 mai 2022. Une première en Suisse. 

Vendredi matin, la présidente du Conseil national Irène Kälin a invité l’Académie suisse des sciences à organiser un dialogue (à titre facultatif) qui réunira climatologues et écologues et les élu.e.s parlementaires. Les bases théoriques de cet échange seront les récents travaux du GIEC (climat) et de l’IPBES (biodiversité). Après 39 jours de grève de la faim, Guillermo Fernandez a donc atteint son objectif et ledit échange est prévu pour le 2 mai 2022, soit environ un mois après la publication annoncée des deuxième et troisième volets du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. 

En effet, la première partie parue en avril 2021, relatait exclusivement les connaissances récoltées sur l’état et l’évolution du changement climatique. Les deux suivantes, quant à elles, présenteront l’estimation des scientifiques des impacts sur les hommes et l’environnement, des évaluations des vulnérabilités respectives des différentes régions du globe, et enfin, des pistes sur les moyens et les possibilités d’atténuations du réchauffement de l’atmosphère. Il faudra néanmoins attendre mi-juillet en ce qui concerne la publication des deux derniers rapports de l’IPBES. Pour ceux-ci, la présidente du Parlement suisse assure qu’elle invitera à un nouvel échange. « Les sciences fournissent des bases importantes, mais ce n’est que dans le cadre d’un dialogue étroit et constructif avec les responsables politiques et la société que le défi pourra être relevé avec succès » souligne un des nombreux co-auteurs du GIEC, dans le communiqué de presse rédigé par l’Académie suisse des sciences visant à annoncer la rencontre du 2 mai.

Fort soutien

Pour rappel, le père de famille fribourgeois avait cessé de s’alimenter et élu domicile en face du Palais fédéral. Ce dernier exigeait un briefing complet des faits scientifiques à l’intention des parlementaires. Contacté à la suite de son succès, Guillermo transmet l’euphorie qui règne sur la place fédérale. « C’était une belle action, elle s’est vraiment bien terminée. Nous sommes tous et toutes extrêmement content.e.s! ». Si le gréviste entamait son jeûne de protestation en le communiquant au public à la première personne du singulier, en cette fin de bataille, l’homme emploie le pluriel. Effectivement, le temps passé à Berne lui a permis de recevoir un fort soutien de la part de sa famille d’abord, puis des personnes venues à sa rencontre, ainsi que des 26 scientifiques suisses du GIEC et de l’IPBES ayant transmis un email à chacun.e. des élu.e.s afin de leur faire part de leur disposition à les informer dans les plus brefs délais. « À Berne, tout s’est construit organiquement et sur le tas. Les gens ont commencé à prendre des initiatives de manière autonome autour de moi, écrivaient des lettres aux parlementaires, des veillées aux bougies ont été organisées » explique Guillermo. À ce propos, conseillères et conseillers des deux chambres auraient toutes et tous reçus du courrier de la part des sympathisants de sa cause, « environ un millier de lettres en tout », estime-t-il.  

Suite des événements 

Apaisé, il recommence à manger, donc. Ce samedi, une célébration est agendée à l’Église française de Berne au cours de laquelle il dispensera une conférence sur les dernières semaines écoulées. La journée de dimanche se déroulera à la maison et lundi, il prévoit de repartir sur les chapeaux de roues. Il y a du pain sur la planche et la suite consiste d’abord à « penser la stratégie pour l’année prochaine et créer son association », dont les prémisses sont survenues sur les pavés de la place. Il dénombre pas moins de 15 membres principaux et déjà motivé.e.s. « J’aimerais que cela prenne la forme d’une constellation de formations qui permettrait d’administrer et de catalyser la suite des actions écologiques que nous comptons mener ». Guillermo et Cie prévoient entre autres d’effectuer un tour de Suisse pour sensibiliser et recruter du monde. Dans le 12:30 de la RTS d’hier, il a déclaré, à propos de ce premier pas, que la population saura identifier les parlementaires qui auront assisté à la séance facultative et que, ce faisant, elle pourra exiger d’eux qu’ils agissent sur la base de ce qu’ils ne pourront, dès lors, plus nier savoir.

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Simon Petignat habite à Bienne depuis 2016. Diplômé d’un bachelor en création littéraire, il apprécie écrire et rédige des piges comme travail d’appoint. 

photo: 
Fabienne Cartier avec Guillermo Fernandez le jour de sa victoire devant le palais fédéral. La Biennoise faisait parti du care-team de Guillermo. 

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