Kultur Urbanismus

Il y a Containers et Containers…

Un regard sous surveillance. La vie en containers peut aussi être une solution excluante …

Rue Fritz Oppliger, au 30, on peut apercevoir un alignement de containers. C’est lecentre d’hébergement des demandeurs d’asile et des personnes admises à titre provisoire.

Des grillages entourent toute la parcelle. Des containers sagement alignés. Un grand portail avec un avis : « accès seulement pour les personnes autorisées ». Mais le grand portail est ouvert.  J’entre donc. Des enfants jouent, un monsieur portant un petit enfant s’approche. Il doit fermer ce portail. Et me voilà enfermée avec lui. Je tente d’entrer en relation… impossible, je ne peux parler qu’avec le chef ! Ah, il y a un chef, seul autorisé à répondre aux questions.

Alors cherchons le chef ! et par ailleurs la sortie aussi… il doit y en avoir une ou bien ces gens sont-ils enfermés ? Je fais le tour et je décide donc d’observer un peu l’environnement : des rangées de containers, un espace communautaire avec des tables et des chaises sous une sorte d’auvent, quelques jouets par terre, un ou deux vélos. Pas un arbre, un sol en bitume, cet été il a dû faire bien chaud sur ce terrain. Et en prime,l’autoroute qui jouxte le centre d’accueil avecle bruit constant des voitures et des camions. Le tout entouré de hauts grillages.

Les centresd’hébergement, selon le site Internet d’ABR, «ils (les demandeurs d’asile) se familiarisent avec la langue locale ainsi qu’avec la vie en Suisse. ».

Mais comment le faire si loin de tout ? Une partie des demandeurs d’asile étaitauparavant logéeau centre de la Clé, en pleine ville. Ici, le centre est loin de tout, ce qui raréfie les occasions de contacts avec la population biennoise. Les transports publics sont onéreux pour cette population. Cet éloignement isole, crée un système de ghetto, les seuls contacts réguliers étant ceux entretenus avec les autres demandeurs d’asile et le personnel du centre. 

Ici, les grillages découragent les plus curieux et ceux qui souhaitent peut-être nouer des liens. 

Enfin,je tombe sur une charmante personne, employée du centre qui me propose de parler avec le chef. Oui, volontiers, je souhaite avoir plus d’informations sur ce lieu et ses habitants : combien de personnes vivent là, combien de temps, combien d’enfants, où vont-ils à l’école, quelles sont les activités proposées, les différentes nationalités présentes, combien y a-t-il de familles, un abonnement de bus est-il offert pour faciliter les déplacements…enfin des renseignements simples qui devraient être accessibles à n’importe quel.l.e  citoyen.n.e de la ville de Bienne. Et n’y avait-il pas un autre emplacement possible en ville de Bienne ? Or, le chef n’a pas l’autorisation de répondre à mes questions. Je dois m’adresser aux responsable d’ABR qui sont les seuls à autoriser la parution d’un article !!! Quels secrets d’Etat se cachent donc derrière ces grilles ?

Je prends donc contact avec ABR, leur demandant un entretien, afin de pouvoir mieux renseigner mes lecteurs. Mais sans réponse après une semaine, je téléphone. On me renvoie au chef du centre d’accueil… celui qui m’a renvoyé à ABR.

Dès que j’aurai obtenu une rencontre avec un chef, je vous donnerai la suite de l’histoire.

Claire Magnin

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