Bieler Perlen Ernährung Transition Urbanismus

Une expérience d’agriculture contractuelle

Aurélie est très sensible à la thématique de lalimentation, elle a participé presque depuis le début à laventure de TerreVision, elle est membre de son comité

Comment et quand est néle projet TerreVision et quelle en est linspiration?

En 2011 un groupe de personnes a discutéd’un projet d’agriculture contractuelle. C’est-à-dire des contrats qui lient les producteurs aux consommateurs : les consommateurs s’engagent àconsommer les produits et les producteurs s’engagent àproduire tout au long de l’année. C’est un engagement réciproque qui garantit un revenu aux agriculteurs et l’assurance pour les consommateurs d’avoir toujours les mêmes produits de la région et de qualité.

Cela s’est concrétiséavec un projet de panier de légumes. La discussion sur l’agriculture biologique est venue assez tard, au moment  de la phase de concrétisation. Aujourd’hui, on ne peut plus développer un projet qui ne s’inscrit pas dans le bio, cela n’a plus de sens. Donc nous avons démarréavec uniquement des producteurs certifiés biologiques.

Quelles sont les valeurs que vous vouliez défendre avec de ce projet ?

Consommer des produits locaux, éviter les longs transports, conscientiser sur l’aspect écologique de la nourriture, se réapproprier et contrôler le contenu du frigo, participer et discuter avec les producteurs, faire le lien entre le produit et l’assiette, permettre des rencontres entre les  abonné-es et les producteurs et entre abonné-es eux-mêmes, permettre une large participation au projet. TerreVision a un rôle de pont et de rassemblement, car les contrats sont entre les producteurs et TerreVision d’une part, entre les consommateurs et TerreVision d’autre part.

Comment vous êtes-vous structuré-es ?

Au départ une vingtaine de personnes se sont intéressées, dont 4-5 producteurs, le reste étant consommateurs. Nous avons fondél’Association TerreVision en septembre 2011. Nous avons élu un comitéet autour de ce comitédes groupes de travail par thème se sont mis en place. Nous avons eu une coprésidence pendant 1 année, puis nous avons suppriméla présidence. Actuellement il n’y a plus qu’un comité.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées au cours des années ?

Nous avons vécu des tensions entre des personnes plutôt « puristes », qui souhaitent que le projet se développe en respectant les valeurs de base sans compromis, même si cela pouvait limiter le développement du projet. D’autres membres voulaient que le projet grandisse,quitte àfaire des compromis par exemple sur l’obligation d’investissement personnel ou si des personnes voulaientseulement venir chercher le panier sans s’investir autrement. Beaucoup de personnes sont investies dans d’autres domaines et n’ont pas le temps de s’engager pour TerreVision, mais ils soutiennent les paniers, et on peut (ou pas) leur laisser la place. Le développement devait permettre que ce type de consommation s’accroisse et puisse faire concurrence àla grande distribution. 

D’autre part, il s’est avérédifficile d’avoir une masse critique d’abonné-es pour peser sur les gros producteurs. Nous sommes arrivés jusqu’à100 abonné-es, actuellement nous en avons environs 80, ce qui est assez marginal pour de gros producteurs qui livrent parallèlement àla grande distribution. C’est davantage séduisant pour les petits producteurs, cependant ils produisent uneplus petite variétéde produits pour les abonné-es. L’avantage pour eux est la stabilitédes prix sur l’année et la permanence des clients. L’idée de base était d’avoir suffisamment d’abonné-es pour que les producteurs puissent livrer uniquement pour TerreVision. Nous n’y sommes pas encore arrivés.

Autre difficulté : nous avons un noyau stable de personnes engagées mais les groupes de travail réunissant des personnes dans différents domaines se sont essouffléset nous avons de la peine àremplacer les départs. Nous n’avons actuellement plus que le comitéet le groupe de distribution qui assure la logistique, le reste a disparu. C’est dommage car le travail d’un comitén’est pas très attractif, il est opérationnel, les membres s’engagent dans des évènements et il manque des forces pour mieux faire connaitre TerreVision ou développer des nouveaux projets. En effet, le panier de légumes n’est qu’une des branches de l’activitéprojetée. D’autres domaines pourraient être développésmais il manque des ressources. On fait tourner le projet et nous réglons les problèmes courants. Il serait bien que des groupes de travail se développent ànouveau.

Comment avez-vous résolus ces problèmes ?

Nous avons renoncéàune partie des projets de base, qui ont étémis en veilleuse et qui peuvent être réactivés par des personnes désireuses de s’engager,et nous nous sommes concentrés sur les paniers de légumes qui sont la base de notre action. Mais nous avons perdu une partie du rêve. Cependant nous avons un comitéqui fonctionne et le groupe des responsables de l’organisation concrète de la distribution des paniers qui portent le projet et soignent l’aspect rencontre.

Quels sont les succès de votre projet ?

Les gens qui viennent chercher leur panier ont du plaisir àse rencontrer et cela reste un lieu convivial,même si formellement nous l’avons peu soigné. Cette convivialités’est faite spontanément, entre les gens, les personnes échangent beaucoup, se rencontrent  et certainement plein d’autres choses sont nées de Terre Vision, des rencontres, des projets, des amitiés et des discussions autour des thèmes tels que la consommation, les déchets, les jardins. C’est un espace d’échanges qui s’est ouvert.  Nous avons aussi dûadapter notre concept aux familles, par exemple les journées àla ferme ont étéréorganisées par les parents afin que les enfants puissent participer, ce qui n’était pas prévu au départ.  Il y a aujourd’hui une ribambelle d’enfants qui grandissent avec terre Vision. La population d’abonné-es s’est aussi élargie àd’autre couches sociales. Nous sommes restés stables quand au nombre d’abonnés, sans effort publicitaire particulier, le bouche àoreille fonctionne bien.

Est-ce que vos valeurs de base ont étémodifiées au cours de ces années ?

Après toutes ces années, certains rêves sont moins vivants. Par exemple aller tous ensemble àla ferme et participer aux récoltes, savoir plus sur les produits, que les producteurs soient main dans la main avec les consommateurs (mais ceux-ci ont aussi d’autres soucis) ! Ce qui n’a pas changéc’est les l’aspect de rencontres et d’échanges qui se font de manière plus spontanée que prévu.

Les nouveaux projets qui fleurissent àBienne (Terrain Gurzelen, Haus pour Bienne, etc.) vous inspirent-ils, en positif ou en négatif ?

Il me semble que c’est fondamental, c’est dans l’essence de démarrer et qu’après un certain temps les projets vivent par les personnes qui les animent. Il faut savoir que certaines surprises en cours de route ne sont pas toutes négatives, même si l’on n’a pas étéparfaitement fidèle aux valeurs de base. Il est réjouissant que la population s’engage pour des objectifs concrets et positifs pour le quartier.

Quels sont les rêves pour TerreVision aujourdhui ?

Que ce mode de consommation se répande beaucoup plus, 80 paniers c’est bien mais nous sommes 50’000 àBienne ! Ce n’est pas possible que nous allions dans  les supermarchés  consommer des produits qui viennent de régions lointaines alors que tant de choses poussent ici !

Claire Magnin

Die Produkte werden jeweils am Dienstag ins Gärbi an der Gerbergasse 25 in der Altstadt von Biel/Bienne geliefert.

Dort können Sie Ihren Korb zwischen 17.00 und 19.30 Uhr abpacken und abholen.

Das Gärbi ist ein gemütlicher Begegnungsort, der dazu einlädt, bei Brot, Käse und Getränken noch etwas zu verweilen.

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